Travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais, c’est exactement ce qu’a fait Honorine, en décidant de travailler en Irlande. À 24 ans, elle décide de partir avec le programme régional pour les jeunes du FAJE, programme de mobilité internationale. On parle ici de son expérience d’expatriation en Irlande, de son travail dans un resort ainsi que de son intégration et adaptation dans le milieu professionnel anglo-saxons.
Hello, Honorine, peux-tu te présenter pour qu’on sache qui tu es ?
Après le lycée, je suis partie étudier 3 ans à Marseille à l’École Nationale Supérieur d’architecture. Mes aspirations professionnelles sont de pouvoir faire un métier qui me permet de voyager, être libre et avoir des responsabilités. Je suis un électron libre, je ne veux pas être pour l’instant cantonnée à une entreprise, un lieu ou étiquetée à un seul métier.
Pour me décrire en quelques mots, je dirais que je suis une personne organisée, polyvalente, autonome et sensible. Je suis aventurière plutôt que réservée, mais pas dans le sens « sac à dos ». Après ma licence j’ai commencé à voyager seule, je suis partie un an en Australie, puis à Londres pour 4 mois et enfin 6 mois en Irlande. Je suis partie travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais.
Partir à l’étranger a été l’étape prémisse de ma prise de conscience qui a entraîné ma réorientation professionnelle. Avec du recul, je me rends compte que je suis partie non pas parce que je devais améliorer mon anglais, mais, car je suffoquais dans la voie professionnelle dans laquelle je m’étais embarquée.
Il a fallu 2 ans après mon retour en Australie, pour que je décide définitivement de suivre ce que je désirais au plus profond de moi. Entre honte, échec personnel, peur et rejet de mes études, je ne savais pas quoi faire réellement de ma vie et j’étais très pessimiste.
Partir travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais, comment as-tu eu le déclic ?
Mon envie de voyager, de découvrir de nouvelles cultures, a pris un réel sens après mon retour en France. Je suis revenue différente, je me suis nourrie des différents endroits où j’ai séjourné, des différentes personnes que j’ai rencontrées. Ça m’a apporté une ouverture d’esprit. Je suis jeune, ma famille se porte bien et je n’ai rien qui me retient en France, alors pourquoi ne pas profiter de cette liberté en partant travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais ?
Comment se passe ton intégration en Irlande ? Les coutumes du travail sont-elles si différentes de la France ?
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Mon intégration dans la vie quotidienne a été difficile au début. Il a fallu 2 semaines avant que les personnes commencent à s’intéresser à moi. Je vis et travaille avec les mêmes personnes, beaucoup de gens viennent et repartent et une certaine méfiance s’installe. Mon intégration professionnelle, quant à elle, s’est mieux passée, j’ai eu de la chance. Mes collègues ont été patients, j’ai beaucoup appris et rigolé.
Je trouve que la culture de travail anglo-saxonne est différente, beaucoup moins stricte et plus ouverte, plus laxiste aussi et moins organisée. J’ai remarqué qu’à l’étranger on ne vous juge pas sur votre parcours académique, mais plutôt sur votre motivation. Après bien sûr, ça ne s’applique pas à tous les secteurs d’activité.
Pourquoi avoir choisi de travailler dans un resort en Irlande ? Que fais-tu là-bas ?
J’ai choisi un « resort », car n’ayant pas de diplômes dans l’hôtellerie, le tourisme ou le management, mes chances d’être prise dans un hôtel situé en ville auraient été moindre. Des structures hôtelières comme celle où je suis sont en recherche constante de nouveaux employés. En effet, étant situés dans des lieux isolés, les employés ne restent pas.
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De plus, je voulais vivre dans un lieu entouré par la nature loin de la frénésie des grandes villes et de ses tentations. J’avais deux objectifs : apprendre un nouveau métier et évoluer ainsi que mettre de l’argent de côté pour mes futurs projets.
J’ai postulé en tant que stagiaire-superviseur, ce qui m’intéresser c’était de connaître le monde de l’hôtellerie et du management. Je travaille au restaurant, mes journées sont variées, j’ai commencé par le bas de l’échelle, car je n’avais aucune connaissance de ce milieu. De plus, c’est un 4 étoiles, il y a donc certaines procédures à respecter.
Les différentes étapes de mon évolution :
– APPRENDRE LES BASES / « LE RUNNING » : c’est-à-dire que j’amenais les plats aux tables (pour apprendre à porter les assiettes, apprendre de quel côté on sert et les numéros de tables, etc.). Je m’occupais des préparations pour le soir pour me familiariser avec les différents éléments que l’on utilise pour la mise en place.
– SERVICE DU MATIN : après j’ai commencé à être du matin, au début j’étais au buffet (réapprovisionnement du buffet et réassort des plats) rien de très bien compliqué. Puis je suis passée sur le « floor », c’est-à-dire que je m’occupais de l’accueil des clients, je prenais leur numéro de chambre, j’expliquais aux clients comment se déroule le petit-déjeuner et je prenais les commandes (encore là, rien de sorcier, thé ou café, œuf poché, brouillé, à la coque, pancakes ou porridge).
– SERVICE DU SOIR / « LE PASS » : « PASSS » (médiateur entre la salle et la cuisine). Je dois gérer « deux runners », les chefs des différentes sections (entrée, plat, dessert) puis m’assurer que chaque table ait du pain, chaque personne qui commande par exemple un steak, ait un sorbet d’attente et que chaque plat arrive à destination en temps et en heure, ni trop tôt, ni trop tard. Il faut suivre ce que les chefs font, corriger leurs erreurs. Il faut gérer leurs sauts d’humeur et ne pas le prendre personnellement. Et surtout être ferme. Quand un chef dit « service » c’est vous, en tant que personne en charge du pass qui avait le dernier mot. Les plats s’accumulent sous le pass des différentes sections, mais règle d’or : « le chaud part avant le froid. ». C’est aussi ça partir travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais.
Il faut aussi rectifier les erreurs des serveurs (mauvaise commande, mauvaise table, changement de table…). Et d’un autre côté, il faut gérer les groupes, être sûr que tous les plats soient partis en même temps et que le serveur en charge des groupes, est déjà les commandes de prises.
– SERVICE DU SOIR / FLOOR : étant plus à l’aise avec mon anglais, j’ai demandé à être sur le « floor » ce qui signifie en français “être en salle”. En tant que « TRAINEE food and beverage supervisor », je devais m’occuper de l’organisation de l’attribution des différentes sections, m’assurer qu’avant le service toute la mise en place était prête, faire le menu du jour. Après, j’étais comme tout le monde sur le terrain, à prendre les commandes et à m’occuper des clients.
– SERVICE DU SOIR/CASH UP : après l’été, j’ai eu le privilège de pouvoir être formé pour faire le « CASH UP » du restaurant, c’est-à-dire compter combien d’argent on a gagné. C’est une procédure qui prend un petit bout de temps. Il faut compter combien on a fait en cash, combien d’argent a été chargé sur les chambres et sera payé par les clients à la fin de leur séjour, combien en carte bancaire… imprimer 6 papiers différents, une partie est donnée au “night porter”, personne en charge de la surveillance de l’hôtel durant la nuit et l’autre partie dans un classeur.
– FORMATION DES NOUVELLES RECRUES : depuis que je suis arrivée, j’ai toujours pris l’initiative de former les nouvelles recrues et cela, peu importe leur nationalité. Je n’hésitais pas à les sermonner quand ils faisaient quelque chose qu’il ne fallait pas faire, ou bien, s’ils se reposaient sur leur laurier pendant que les autres travaillaient. J’ai voulu transmettre ce que l’on m’avait appris et ce que j’avais appris de moi-même. En octobre, pendant 6 semaines, j’ai eu la lourde tâche de former Victor et Maël deux stagiaires français.
>>> Si vous souhaitez en savoir plus sur les moyens existant pour travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais notamment regardez nos autres articles sur le blog.
Comment as-tu connu le programme FAJE ?
Pour connaître le programme FAJE, cliquez ici
J’ai pris connaissance du FAJE , 2 semaines avant d’aller à la réunion d’information, grâce à une de mes professeurs de master. En effet, je lui avais fait part de ma décision de ne pas finir mon master d’architecture (que j’avais repris en septembre dernier) et que j’avais besoin de trouver ce que je voulais réellement faire. Une de ses élèves, après avoir obtenu son diplôme, avait participé à une des sessions de Marseille et elle m’a raconté que la première partie du FAJE pourrait m’aider à y voir plus clair. Elle ne s’était pas trompée. C’est comme ça que je suis partie à l’étranger pour apprendre l’anglais.
La formation du FAJE t’a t-elle permis d’apprendre à décrocher un emploi à l’étranger ?
Au début j’étais plutôt sceptique, mais grâce à ses 8 semaines, j’ai appris beaucoup sur moi-même. J’ai appris à me valoriser, à mettre des mots sur mes expériences et à écouter mes envies et besoins.
J’ai appris à avoir un regard positif sur mon parcours académique et montrer en quoi celui-ci me sert dans ma vie quotidienne ainsi que comment il pourrait m’être utile dans mon projet professionnel. J’ai appris à concevoir un CV, une lettre de motivation et renverser les rôles lors d’un entretien. Des astuces qui ont porté leurs fruits. J’ai eu de très bons retours sur mon CV et j’ai obtenu une mission à l’étranger.
Comment as-tu procédé dans ta recherche pour partir travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais ?
Je postulais sur le site des hôtels en général, mais ce n’est pas là où j’ai eu le plus de réponses. Le mieux, c’est de contacter directement la personne en charge du recrutement, trouver son email, LinkedIn ou bien son numéro de téléphone.
Tu finis ton expérience avec le FAJE en décembre, quelles sont tes impressions ?
Cette expérience a été très enrichissante de tous les points de vue (professionnel, personnel et humain). J’ai découvert une nouvelle facette de moi. Je suis partie travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais. Une nouvelle « Honorine », qui prend de plus en plus confiance en elle. Je suis de plus en plus à l’aise avec moi-même. J’ai toujours était quelqu’un de timide, qui gérer très mal le stress. Aujourd’hui, je me rends compte que j’ai évolué et que mes deux points faibles, mes deux bêtes noires, ne sont plus qu’un vague souvenir.
Ces 6 mois ont été mouvementés, le temps est passé à une vitesse folle. Et je n’en retire que du positif.
Quelles sont tes perspectives après cette expérience de travail à l’étranger ?
Je vais rentrer en France pour deux mois et je reviens travailler en mars en tant que superviseur à Delphi, en Irlande jusqu’à fin août. Je pense qu’octobre prochain, je vais postuler dans un resort que j’avais trouvé en Nouvelle-Zélande. Je continue ma quête de voyage en partant travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais.
Es-tu sorti de ta « zone de confort » en partant travailler en Irlande ?
Même si j’étais déjà partie plusieurs fois avant l’Irlande, je pense que chaque nouvelle expérience vous force à vous faire sortir de votre cocon et à évoluer.
Travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais avec le programme FAJE pourquoi ?
J’ai choisi le FAJE, car je pensais que la première phase pouvait m’éclairer et m’aider. Si je n’avais pas été accepté, je me serais renseignée pour essayer de trouver quelqu’un de spécialisé dans les réorientations professionnelles.
En parallèle du FAJE, je suis aller voir un organisme que ma conseillère de la mission locale m’avait conseillait. Ça ne m’a pas beaucoup aidé. C’était seulement une série de tests et la personne en charge de nous aider ne comprenait pas pourquoi, avec mon profil « artistique », je voulais me lancer dans l’hôtellerie. Pour elle je devais être architecte ou bien me focaliser sur un métier artistique.
Ce que j’ai apprécié avec le programme FAJE, c’est que les formateurs nous ont accompagnés, écoutés. Ils ne nous ont pas jugés ni donnés leurs avis. Ils nous ont donnés les outils et les moyens pour que l’on arrive à trouver ce que l’on était venu chercher.
Travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais avec le FAJE, tu recommandes ?
Oui définitivement. Le programme FAJE ne vous apporte pas votre futur emploi sur un plateau d’argent, mais il vous permettra de prendre conscience de vous et de vous mettre en valeur. C’est grâce à cela que vous arriverez à décrocher un emploi.
Referais-tu l’expérience ? Si oui, qu’est-ce que tu changerais ?
Oui à 100 % ! Durant la première phase je ne changerais rien, car pour moi, chaque étape était nécessaire. Pour la deuxième phase, celle à l’étranger, je pense qu’il va falloir que je trouve un équilibre dans mon investissement professionnel, car ça me joue des tours. Trop en montrer est parfois un défaut.
Merci à Honorine pour son retour d’expérience détaillé de son expatriation en Irlande, grâce au programme FAJE, programme favorisant la mobilité internationale des jeunes diplômés en Région PACA. Pour en savoir plus sur ce programme ainsi que tous les autres existants dans les autres régions, lire l’interview de la responsable du programme, ici. Il y a tellement d’opportunités de partir travailler à l’étranger pour apprendre l’anglais.
Si vous avez des questions, que vous voulez donner votre avis sur l’article ou tout simplement partager votre expérience de l’Irlande, commenté juste en dessous ^^. Sinon, nous serions heureux d’avoir juste votre retour.
Bon vent les vagabonds
Lucie&Johann- Grainedevagabonds-
Merci Honorine d’avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions. Bon vent à toi